Le comité du prix norvégien « Bâtisseur de ponts » a décerné à Cheikh Mohammad ben Abdelkarim Alissa, Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans, son prix mondial pour l’année 2021. Le comité du prix a souligné les contributions remarquables, en tant que promoteur de premier plan au niveau mondial pour la paix et l’harmonie entre les nations et les religions, ainsi que la lutte contre les idéologies extrémistes.
Cheikh Alissa :« Parler de « construire des ponts » signifie parler d’une participation active au processus de
rétablissement de la paix
Lors de la célébration organisée à l’Opéra de la capitale norvégienne, Cheikh Alissa s’est vu remettre le prix, ainsi que le Conseil œcuménique des Églises à Genève et le rabbin Michael Melchior, au milieu d’une large présence de personnalités politiques nationales et internationales. des dirigeants parlementaires, des responsables de grandes organisations internationales ainsi qu’un large éventail de responsables religieux et civils norvégiens, en plus de la participation de l’ancien Premier ministre norvégien, M. Kjell Bondevik, qui était le modérateur lors de la cérémonie de remise des prix ; le président de la Fondation Dialogue pour la paix, M. Amir cheikh, le lauréat du prix Bridge Building de l’année 2020 le Dr Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS ainsi que le Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, M. Jagan Chapagain.
– Le Comité du Prix : « Cheikh Alissa a fait un travail exceptionnel en promouvant de façon émérite les relations entre les adeptes des religions et des civilisations
Alors que le Dr Mohammad Alissa a reçu les félicitations d’un certain nombre de responsables norvégiens et européens, le comité du prix a décrit le SG comme étant un élément fort au niveau mondial en matière de modération religieuse et de lutte contre les idéologies extrémistes, une voix forte pour la paix et la coopération entre les nations et les religions. Le Comité a également déclaré que « ce prix est une reconnaissance et un encouragement à poursuivre ces grands efforts pour promouvoir la tolérance, le respect et l’amour ».
Notre monde manque de dialogue constructif et efficace avec un impact perceptible sur le rapprochement des relations entre les nations et les peuples
Lors de la cérémonie en l’honneur de Son Excellence, le comité a affirmé : « C’est la première fois que la capitale norvégienne assiste à une réunion de représentants de haut niveau de l’islam, du judaïsme et du christianisme. Une indication claire pour souligner le respect et la tolérance entre les religions, et d’exprimer une forte motivation pour une coopération plus poussée entre les religions.”
Lors de la cérémonie de remise du prix le comité a affirmé que « c’est la première fois que la capitale norvégienne assiste à une réunion de grands responsables de l’Islam, du judaïsme et du christianisme, pour souligner le respect et la tolérance entre eux, et pour exprimer une ambition de poursuivre la coopération entre les religions ».
Après avoir reçu le prix, Son Excellence Cheikh Dr Mohammad bin Abdulkarim Alissa a expliqué que le dialogue sur «la construction de ponts » est un discours sur la participation active à la promotion de la paix. Par conséquent, la construction signifie un travail réel et la présence de ponts signifie l’ouverture aux autres. Puis la conscience religieuse, intellectuelle, ainsi que la conscience civile, culturelle et politique permettent d’établir la compréhension et de la coopération. Ensemble, ces éléments conduiront à la paix de notre monde et à l’harmonie de nos sociétés à travers le monde.
Le SG a déclaré que la construction de pont pouvait permettre d’éviter les conflits de civilisations, que ce soit entre les religions, les cultures, ou même la politique et l’économie ; sachant que même les secours humanitaires ont été ternis dans certains cas par une distribution sélective, ou motivés par des intérêts personnels, il n’y a rien de pire que de fournir une assistance aux nécessiteux afin d’atteindre des intérêts personnels ou politiques.
Le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a renouvelé sa mise en garde contre la distribution injuste du vaccin Covid-19, en déclarant : « C’est une honte pour les riches d’en être les seuls bénéficiaires et de laisser les pauvres face à la douleur de la pauvreté, la douleur de la maladie, la douleur de la cruauté, de la négligence et de l’injustice. De la même manière que la maladie ne fait de discrimination entre personne, le traitement ne doit pas faire de différence entre personne.
Sur les questions de divisions religieuses, culturelles, politiques et autres dans l’existence de conflits et d’affrontements, Alissa a déclaré : « Si nous nous distançons les uns des autres, des murs de peur, de doutes et d’incompréhension seront érigés et cela se traduira inexorablement pour beaucoup d’entre nous à de l’appréhension de l’autre puis viendra la haine, le conflit s’installera comme cela a déjà si souvent été le cas par le passé.
Le SG a appelé à un dialogue efficace qui réponde à toutes les interrogations avec transparence et clarté, et permettra de résoudre les problèmes de manière efficace. Nous n’avons pas besoin d’un dialogue cérémoniel ou d’un dialogue de courtoisie. Il a également appelé à la solidarité entre les adeptes des religions et des civilisations pour faire face aux idées reçues et aux discours de haine ; ainsi qu’à la violence et au terrorisme.
Le SG a poursuivi en déclarant : « Les hommes sages qui se retrouvent face aux chapitres douloureux de l’histoire doivent regarder vers l’avenir, mettre en avant la tolérance et la coexistence, pardonner, oublier et vivre dans l’amour et la coopération. Il faut comprendre que l’histoire est à attribuer à ceux qui l’ont façonnée. Il ne faut pas l’attribuer à ceux qui les ont suivis. Les erreurs et même les crimes historiques ne peuvent être hérités. Nous, musulmans, avons un verset coranique dans lequel le Tout-Puissant dit : « Voilà une génération du passé. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient (vous n’êtes pas responsable) ».
Il a ajouté : « Comme c’est merveilleux pour chacun d’avoir une conscience saine et vraie, qui lui inspire que la différence et la diversité entre les humains font partie de cette vie. Par conséquent, il n’y a absolument aucune justification pour que nous soyons divisés, consumés par la haine et l’exclusion ; simplement parce que nous appartenons à des religions et des cultures différentes, voire à des politiques ou à autre chose sinon, c’est clairement que nous décidons de ne pas vivre en paix sur notre planète.
Cheikh Alissa a critiqué « certains » d’extrémisme de droite ou de gauche, qui sont la cause une distorsion de l’image des pôles nationaux, provoquant des divisions entre eux et en déformant négativement les médias alignés. Dans le même temps, il a tenu l’exclusion pour responsable de l’émergence du racisme religieux, sectaire et ethnique, ainsi que la raison de la marginalisation du rôle des femmes, alors qu’elles sont un facteur majeur d’épanouissement des sociétés. Les femmes sont assurément une source d’inspiration merveilleuse par leurs paroles et leurs actes, ajoutant : « Si Dieu ne nous avait pas honorés de la grâce de la femme qui est notre première gardienne, notre première enseignante et source d’inspiration, nous ne serions pas ici aujourd’hui pour célébrer notre conscience à vouloir construire des ponts entre nous!”
Encore une fois, le SG a réitéré son appel à une paix réelle, déclarant : « Nous voulons une paix sincère et durable, établie par une vraie volonté de paix, une paix qui embrasse l’histoire et cette paix ne peut être une réalité que lorsqu’elle vient des profondeurs de l’âme avec sa sincérité, sa pureté et son amour pour le bien de tous.
Il a décrit l’amour sincère dans son sens le plus large comme étant le plus grand artisan de paix, soulignant dans ce contexte la responsabilité de la famille et de l’éducation. Cela devrait commencer dès l’enfance jusqu’aux premiers stades de la jeunesse, ce qui nécessite d’axer l’éducation sur l’enseignement des valeurs partagées de manière interactive. Il a souligné que le monde a appris à fabriquer des armes de destruction massive mais il n’a pas été encore capable d’apprendre les valeurs.
Il est à noter que le prix « Bridge Builder » a été décerné pendant plusieurs années à un certain nombre de personnalités internationales de premier plan, parmi lesquelles, par exemple, l’ancien président américain Barack Obama, le roi de Norvège, le président du comité du prix Nobel de la paix et l’ actuel directeur général de l’Organisation mondiale de la santé. Au cours des années précédentes, la famille royale, le Premier ministre de Norvège et un certain nombre de ministres et de parlementaires ont participés à la cérémonie de remise de prix.
Les noms des lauréats ont été diffusés depuis le siège du Centre Nobel de la Paix sur son site Internet.